vendredi 22 juillet 2016

Rapport d'accident

Salle de réunion
Vous autres est-ce que votre patron vous laisse faire un feu au milieu de la salle?
Hier j'avais convoqué une réunion. Personne ne s'est présenté! Il faut bien dire que tout le monde me déteste, je ne m'en fais pas avec ça car, c'est réciproque.
Finalement, quelques collègues se sont manifestés. Je savais bien que certains ne pourrait pas résister à l'arôme de la fumée. Le dernier à arriver était mon voisin immédiat, Fern. Il est aussi un pépinenologue, il pratique ce métier depuis très longtemps. Je ne serais pas surpris d'apprendre que c'est lui qui a planté les pins centenaires sur le terrain!
Code vestimentaire du Jeudi
Pauvre Fern, il était vraiment mal en point; le bras dans une écharpe, en plus il boitait et avait besoin l'aide d'une canne. Au lieu de vous en dire plus, voici le rapport à la CSST de son accident...
Je voulais peinturer les murs de la cuisine du camping en après-midi du 13 juillet. Jean D. a insisté pour que le travail se fasse le matin. Je suis un homme accommodant et raisonnable j'ai changé mes plans pour lui faire plaisir. Au moment du drame, je peinturais avec un rouleau à grand manche. À un moment donné, Jean D. a violemment frappé le bout de mon manche avec sa tête dure. La réverbération du coup a résonné tout le long du manche en s'amplifiant pour aboutir dans mon bras et mon épaule qui ont absorbé ce violent choc. J'ai tout essayé pour ne pas tomber de l'escabeau et ce faisant je me suis blessé au cou et au dos. En plus, mes pieds étant en équilibre précaire sur l'escabeau, je me suis fait une entorse. Grâce à l'adrénaline j'ai quand même terminé mon travail. Bien sûr si Jean D. avait porté un casque dur tel que recommandé par la CSST, le choc aurait été moins fort car ces casques sont construits pour absorber les chocs et je n'aurais pas été blessé aussi grièvement.

Après ce geste disgracieux, intentionnel ou pas, de Jean D., mon état physique s'est pitoyablement détérioré. Ça a détruit mon bras, mon épaule et mon futur, avant, j'étais une personne très active. Avant, j'avais deux bons bras:

 
Puisque que j'ai perdu l'usage d'un bras et de l'épaule, je réclame une compensation de la CSST ainsi qu'un jugement contre Jean D. pour:

Perte de jouissance commune. Je ne peux plus pêcher et ma cocotte (fidèle chienne) est déprimée, sans compter que je devrai dorénavant payer pour mes déjeuners, n'ayant plus de truite pour me nourrir. Même si je réussissais à embarquer dans mon bateau je ne pourrais plus amener ma cocotte de peur qu'elle tombe à l'eau car je ne pourrais pas la sauver avec seulement un bras de disponible.
 
Perte de revenu immédiat. J'avais un contrat pour teindre une galerie mais je souffre de TSPT (Trouble de Stress Post-Traumatique). Quand je vois un rouleau à grand manche je fonds en larme. L'autre jour j'étais au Home Hardware et quand j'ai vu le T.S.P. (Trisodium Phosphate Powder) un nettoyant pour préparer les galeries avant de les teindre, je me suis tout simplement effondré. En plus, il n'existe pas de rouleau à manche pour les manchots.
Perte de revenu futur. Ma carrière est terminée, je n'aurai plus de contrat, le camping étant une petite place, les nouvelles courent vite. 
 
Perte de jouissance matrimoniale. Ben je pense que ça dit tout! 
 
Perte de fierté et d'estime de soi. J'ai perdu BIG! Je ne peux plus me bercer puisque c'est trop de pression sur mon bras. Il faut savoir que j'étais l'espoir du Québec pour le BIG (Berceton International de Gatineau).

Perte de vie sociale. Mes amis comptent sur moi mais surtout sur mes frites. Comme je ne pourrai plus les fournir, je sens que je vais rester tout seul.

La perte de ce membre a très affecté mon bon ami le roi des pépines. Il trouve ça ben triste de les faire tout seul. 
 
Il est prêt à témoigner sur le fait que Mr. Jean D. a toujours été jaloux de moi et me voit comme un rival pour les emplois au camping. Il s'interroge sur l'intention probablement criminelle du geste fatidique.

Photos de mes capacités et habiletés. Il m'est très pénible de voir ces photos d'un temps ou ma vie avait du sens:




Richard
Pépinenologue en chef

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